On dit qu'il y avait une forêt dont personne n'osait toucher au bois car le lieu était sacré. Pourtant un homme y a touché. Il est venu avec ses enfants pour couper du bois dans cette forêt, qui était la demeure des génies. Il arriva avec sa hache qui fit ce bruit: "Pouk. Pouk." Une voix de génie dit alors: "Qui est en train de couper du bois? Qui est en train de couper du bois?" L'homme répondit: "C'est Sabou Ñima, oui, c'est Sabou Ñima." Le génie parla à nouveau, s'adressant aux enfants: "Petits, levez-vous et portez-lui secours. Il court un grand danger."
Le lendemain, l'homme et ses enfants revinrent dans le bois. La hache fit "Pouk. Pouk." Le génie demanda: "Qui coupe du bois? Qui coupe du bois?
-C'est Sabou Ñima, oui, c'est Sabou Ñima.
-Petits, levez-vous et portez-lui secours, il court un grand danger.
Le génie dit cela mais il les laissa tranquille.
Chaque jour, l'homme revenait et entendait les paroles du génie mais il ne cessait jamais de couper le bois. Il progressait ainsi dans la forêt et s'approchait du lieu où se trouvait le génie. Il fit encore "Pouk. Pouk." et entendit: "Qui coupe du bois? Qui coupe du bois?" A chaque fois, il entendait la voix mais il ne voyait pas le génie.
-C'est moi Sabou Ñima, oui, c'est Sabou Ñima.
-Petits, portez-lui secours, il court un grand danger."
L'homme s'approcha encore du génie et tout en coupant du bois, il dit: "Tant que je n'ai pas terminé de couper le bois qu'il me faut, je continuerai. Et il fit "Pouk. Pouk. Pouk." jusqu'à ce qu'il vienne presque à bout de la forêt du génie. Lorsqu'il fut tout prêt de la maison du génie, il dit: "Hum! Maintenant la voix est vraiment toute proche." Il fit encore "Pouk. Pouk." Le génie sortit demanda: "Qui coupe du bois? Qui coupe du bois?"
- C'est Sabou ñima, oui, c'est Sabou ñima.
- Petits, portez-lui secours, il court un grand danger.
Le génie était debout face à lui. L'homme tenait sa hache en main. Il regarda le génie, regarda le génie... Et soudainement, il se précipita dans le fleuve qui coulait près de lui. Les hippopotames s'emparèrent de l'homme.
C'est ainsi que le conte sombra dans la mer. Demain a cette même heure, vous me trouverez au sommet de l'arbre aux mensonges.